Les régimes sont devenus un vrai business ! On ne compte plus le nombre de solutions proposées pour maigrir : produits ‘light’ à toutes les sauces, compléments alimentaires « miracle », produits dérivés de différents régimes, livres de conseils en tous genres…

Lorsqu’on décide de se lancer dans un régime, la motivation est souvent très grande. Gonflés de bonnes résolutions, nous sommes prêts à tout pour atteindre l’objectif fixé. De nombreux secteurs industriels ou commerciaux l’ont compris et mettent sur le marché un tas de produits et de services censés nous aider à réussir. On ne compte plus le nombre de méthodes amaigrissantes qui existent et développent chacune leurs guides, ingrédients magiques, plats préparés ou encore ‘coach’ en ligne, site Internet… L’industrie agroalimentaire développe également une gamme de plus en plus large d’aliments allégés et de boissons « sans calories » supposés nous permettre de manger sans mauvaise conscience. Dans les domaines de la santé et de la beauté (très peu étanches, comme on peut le voir en pharmacie), on trouve un nombre important de compléments alimentaires, de crèmes amincissantes et de services tels que massages et programmes sportifs. Mais toutes ces offres destinées à nous aider à perdre du poids semblent surtout nous aider à perdre nos sous…


Tout le monde le sait mais, si on veut absolument le vérifier, on peut se référer à l’étude du CRIOC [1], Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs, concernant les régimes alimentaires (2011) : « les régimes constituent un véritable marché estimé à plus d’un milliard d’euros chaque année ». Les inventeurs de régimes ne sont d’ailleurs pas seulement des conseilleurs, ce sont aussi des producteurs : pas fous, ils développent et vendent des produits conformes à leurs propres « recettes minceur », produits que l’on trouve parfois en grande surface – mais surtout, nouvelles technologies obligent, en ligne sur leurs sites !

Et il n’y a évidemment aucune raison pour que ce marché échappe à ce que l’on trouve trop souvent dans d’autres secteurs commerciaux et industriels : marketing à la limite du mensonge (ne serait-ce que par omission quant aux effets sur la santé), arnaque plus ou moins franche, voire escroquerie manifeste.

Paradoxalement, alors qu’un régime est censé vous inciter à manger moins, il peut vous amener à consommer plus ! Et avec un surcoût : par exemple, un régime protéiné coûte cher, puisque les protéines (surtout animales : poisson, viande…) sont plus onéreuses que les légumes ou les féculents. C’est aussi le cas des régimes qui incitent à la consommation de produits prétendument ‘soft’ : confiture et pâte à tartiner allégées, biscuits et snacks de régimes, plats préparés en version ‘light’… Ces produits ne se situent généralement pas dans les bas prix, on les trouve plutôt dans des gammes assez coûteuses. Une confiture de régime peut coûter près de trois fois plus qu’une confiture dite normale… pour seulement 30% de calories en moins.
De nombreux régimes ont développé des programmes de ‘coaching’ – contre rétribution, bien entendu, qu’il s’agisse d’un suivi sur Internet ou de la participation à des réunions de soutien et de conseils. Un célèbre programme de régime proposant des réunions hebdomadaires demande une participation de 11 € par réunion, soit 45 € par mois ou 560 € par an pour un suivi régulier chaque semaine. Un programme combinant des services en ligne, les réunions et une application pour téléphone mobile est aussi proposé aux intéressés pour la modique somme de 39 € par mois. Bien sûr, des promotions sont régulièrement réalisées pour encourager de telles démarches…

[1] Cette étude (http://www.oivo-crioc.org/files/fr/…) analyse 19 régimes, dont la grande majorité sont déconseillés pour des raisons de santé. Le CRIOC conclut en faveur d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique pour perdre du poids à long terme, et plaide pour un accompagnement professionnel (médical, diététique…) personnalisé.