Perte d’estime de soi, honte, culpabilité, sentiment d’infériorité sont les conséquences les plus fréquentes. Les comportements discriminants amplifient également le ressenti négatif que les personnes rondes ont souvent d’elles-mêmes. Elles finissent ainsi parfois par éprouver une totale insatisfaction de leur corps et par rejeter totalement leur propre image. Beaucoup d’entre elles traversent d’ailleurs, au cours de leur vie, une ou plusieurs phases de dépression et ont davantage d’idées suicidaires.

Les comportements injustes vis-à-vis des gros commencent dès le plus jeune âge et sont particulièrement inquiétants pour les enfants, plus vulnérables. « Les enfants en surpoids qui font l’objet de moqueries et de brimades à cause de leur poids ont 2 à 3 fois plus de risques de développer des pensées suicidaires que ceux qui ne sont pas tourmentés. » [1]

Sous la pression des jugements et de la stigmatisation sociale, certaines personnes en surpoids développent des troubles du comportement alimentaire et des phénomènes de compensation (anorexie, boulimie, hyperphagie) . Elles peuvent également se sentir découragées et abandonner toute forme d’effort diététique ou d’activité physique [2]. Certaines personnes finissent même par éviter les relations sociales. personnes finissent même par éviter les relations sociales.

Certaines associations et groupes d’entraide se sont créés pour défendre les obèses. Selon les cas, leur action vise l’aide à l’amaigrissement ou la lutte contre les discriminations et la réconciliation des personnes obèses avec leur corps, de façon à l’accepter et à l’assumer pleinement. Parmi ces associations : Bold (l’Association belge des patients obèses), G.R.O.S (le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids) ou encore l’association française Allegro Fortissimo.

Toutes ces formes de discriminations peuvent ainsi contribuer à enfermer les personnes en surpoids dans un cercle vicieux favorisant des attitudes de compensation qui peuvent être nocives pour leur santé et leur bien-être. De nombreuses études ont d’ailleurs montré un lien entre le stress lié à une discrimination (quelle qu’elle soit) et divers troubles de santé, dont une prise de poids [3]. La stigmatisation liée à un excès de poids est donc susceptible de contribuer à une prise de poids supplémentaire ! Par exemple, manger quand on n’a pas le moral, quand on se sent seul, quand on s’ennuie, ne pas oser faire de sport par peur du regard des autres mêmes si l’on a envie de pratiquer certaines activités…

Toutes ces attitudes de discrimination peuvent avoir de lourdes conséquences sanitaires, sociales et psychologiques. Celles-ci sont pourtant encore trop peu décrites et ceux qui contribuent à la stigmatisation des gros ne se rendent pas toujours compte des effets.

[1] Rebecca Puhl, Stigmatisation sociale de l’obésité : causes, effets et quelques solutions pratiques, Diabetes Voice, mars 2009

[2] D. Janssens, « Stigmatisation sociale et individuelle de l’obésité », Service d’Endocrinologie – Hôpital Erasme – Cliniques universitaires de Bruxelles, Power Point réalisé dans le cadre de la séance « Pratiques et regards de société face à l’obésité » organisée par les Femmes Prévoyantes Socialistes le 20/05/2011

[3] D. Johnston and G. Lordan. Discrimination makes me Sick ! Establishing a relationship between discrimination and health. School of Economics, University of Queensland, Australia http://www.uq.edu.au/economics/abst…