Mon enfant est à l’école primaire. Il prend du poids et devient plutôt gros. Que puis-je faire ?
Vous réalisez que votre enfant a trop grossi : cette prise de conscience représente un petit pas pour vous, mais un grand pas pour toute la famille…
Une question de rapidité
« Chez l’enfant de moins de 12 ans en surcharge pondérale modérée, les mesures à prendre visent à stabiliser le poids pendant que la croissance se poursuit, explique Marie-Josée Mozin, diététicienne pédiatrique et présidente honoraire du Club européen des Diététiciens de l’enfance [1]. En revanche, lorsqu’une obésité est déjà installée, il faudra obtenir un amaigrissement de l’enfant. » Conclusion : dès qu’un surpoids s’installe, il est temps de bouger. A ce stade, il est plus accessible d’être efficace.
Tour d’horizon
Pas de langue de bois : en grande partie, un enfant grossit en raison de son mode alimentaire. C’est-à-dire à la fois en raison du choix des aliments, de la répartition des repas (combien de fois par jour mange-t-il ?) et du comportement à table (par exemple, a-t-il bien le temps de manger et de le faire en mâchant tranquillement ?). Parallèlement, moins un enfant bouge, moins il élimine ce qu’il a consommé. Or plus il grossit, plus il risque de se sentir « dépassé » lors des activités sportives…
Un petit tour d’horizon des comportements actuels, sans culpabilisation, permet de mieux repérer les changements à opérer. Si cela vous semble difficile, des diététiciens pédiatriques ou des équipes multidisciplinaires sont là pour vous aider. Et pour éviter les erreurs. Demandez au généraliste ou au pédiatre ce qu’il en pense…
J’aime pas les régimes
Les restrictions ou les régimes – vécus comme de vraies punitions-, personne n’en veut. « L’objectif d’une prise en charge nutritionnelle consiste à modifier, à long terme, les habitudes alimentaires et le mode de vie, tout en considérant que ces comportements sont ‘normaux’. Il ne s’agit pas d’un régime au long cours », souligne Marie-Josée Mozin. Bref, on peut manger varié et équilibré tout en se faisant plaisir.
Par ailleurs, confirment les spécialistes des consultations diététiques, la motivation de l’enfant obèse est essentielle. C’est à lui de décider s’il se sent prêt à perdre du poids. Et, dans tous les cas, à lui d’entendre qu’il n’est pas coupable de ses kilos : « Certains facteurs de risque sont totalement indépendants du comportement », rappelle la diététicienne.
Des changements partagés
« Les résultats à long terme dépendent de la motivation de départ et de la capacité de toute la famille à modifier définitivement des habitudes de vie », insiste Marie-Josée Mozin. Pour tous, donc, il s’agit de manger davantage de légumes et de fruits, de diminuer graisses et sucre, de prendre 4 repas par jour seulement, de faire des activités de loisir ou de sport… Au fait : la plupart des enfants de primaire consomment de 30 à 50 % de leurs apports nutritionnels à l’école. La composition de la boîte à tartine et celle des menus des repas chauds méritent donc une attention particulière. Celle des goûters, aussi. Pour les collations, c’est simple : elles sont inutiles, et rien ne remplace un vrai petit-déjeuner. Aux parents de montrer l’exemple, du matin au soir.
Interwiew : Pascale Gruber