Les régimes, qu’ils soient suivis par les enfants ou par les parents, ont tendance à favoriser la prise de poids chez les jeunes.
On sait que les régimes ne sont pas une bonne solution pour les enfants en surpoids. En effet, les enfants qui suivent des régimes prennent plus de poids que ceux qui ne pratiquent pas de méthodes d’amaigrissement. Mais les enfants ont aussi tendance à s’alimenter de manière anarchique quand leurs parents sont obsédés par l’alimentation. Les déséquilibres alimentaires seraient-ils « contagieux » ?
En tant que parent, la meilleure piste pour veiller à une saine corpulence de ses enfants est de favoriser un bon équilibre de vie : une alimentation variée, suffisamment d’activité physique, de temps de sommeil, etc.
Sandra Ruttiens [1] évoque des recherches qui ont mis en évidence un lien entre la pratique de régimes amaigrissants (de l’enfant ou des parents) et le poids de l’enfant : « Une étude [2] réalisée auprès d’enfants a montré que ces derniers avaient plus de risque d’être en surpoids si leurs parents pratiquaient des régimes. Dans une autre étude [3] menée sur trois ans auprès d’enfants, les auteurs ont mis en évidence que ceux qui avaient pris le plus de poids étaient ceux qui avaient mené le plus de pratiques alimentaires d’amaigrissement à poids et âge similaires. »
Dans le premier cas, les pressions exercées par les parents pour contrôler l’alimentation de leurs filles de 5 ans font apparaître chez celles-ci des désordres alimentaires. Dans le second, l’étude menée sur des filles et garçons de 9 à 14 ans conclut que, pour beaucoup d’adolescents en surpoids, les régimes sont non seulement inefficaces mais peuvent entraîner une prise de poids.
La préoccupation alimentaire peut « déteindre » des parents sur les enfants, avec des effets vraiment néfastes. Le Dr Lecerf cite le cas de ce papa « préoccupé de façon obsessionnelle par son poids et qui est venu me voir avec son enfant de 4 ans qu’il trouvait trop gros : l’enfant était parfait mais déjà traumatisé par son image. » [4]
L’obsession alimentaire – qu’elle aille dans le sens de « vide bien ton assiette » ou, inversement, « tu manges trop » – gagne à être remplacée par une attitude plus ‘cool’. Les parents peuvent simplement veiller à ce que l’alimentation de leurs enfants soit variée : pas de « bombes » caloriques au menu de tous les jours (fritures, boissons sucrées, plats riches en graisses, féculents en abondance), des légumes et des fruits (pas forcément cinq par jour, là on retombe dans l’obsession !), etc. Sans oublier suffisamment d’activité physique (pas forcément sportive : des jeux, de la marche, du vélo) et un sommeil de qualité.
[1] Ruttiens S., Analyse comparative des comportements alimentaires et de l’estime de soi en fonction de la pratique de régimes amaigrissants d’une population estudiantine de jeunes adultes, Institut Paul Lambin, Haute Ecole Léonard de Vinci, UCL, Section Diététique, 2011-2012.
[2] Carper J. L., Fisher J. O. et al. (2000), Young girls’ emerging dietary restraint and disinhibition are related to parental control in child feeding, Appetite, 35 (2), 121-129.
[3] Field A. E., Austin S. B. et al. (2003), Relation between dieting and weight change among preadolescents and adolescents, Pediatrics, 112 (4), 900-906.
[4] Lecerf J.-M., À chacun son vrai poids, Odile Jacob, 2013, p. 103.